Nous empruntions une fois encore, une jolie route ... celle-ci nous mènerait vers le désert des Bardenas dont nous étions
désormais proches .
Nous récupérions au monastère de la Oliva, situé aux portes du désert des Bardenas, une carte qui se révélait précieuse pour
toute personne désirant s' aventurer dans le désert . En effet, sur place, il est bien difficile d' obtenir quelconque indication .
Pour se rendre dans le parc, nous tentions de passer par la piste passant par Rada . C' était une erreur : la piste (non repérée)
était rapidement devenue non praticable pour qui ne possédait pas de 4x4 . Nous faisions demi tour jusqu' à rejoindre
Carcastillo depuis lequel, il est très facile de rejoindre le site des Bardenas .
Nous accédions donc au désert par son entrée situé au Nord .
Le désert débutait ici, à El Paso, symbolisé par sa statue érigée à la gloire des bergers : Monumento al Pastor .
Nous supposions qu' il était ici possible de passer la nuit ?!
Les Bardenas Réales peuvent facilement être parcourues en automobile ou même en camping-car .
Une piste entretenue et caillouteuse longue d' environ 30 km permet de faire le tour du polygone de tir (territoire militaire), offrant à la vue
du promeneur, un éventail représentatif de paysages . Quoiqu' en bon état, la piste ne nous incitait cependant pas à dépasser les 30km/h .
Nous n' en avions par ailleurs pas vraiment envie, profitant à faible allure, du caractère assez exceptionnel de ces fabuleux décors .
Le Castildetierra semble bien être la curiosité géologique emblématique du désert des Bardenas . En effet, beaucoup de ses visiteurs semblent
se contenter d' un unique arrêt sur le parking depuis lequel on peut l' observer ... Dommage : l' étendue de ce désert a beaucoup plus à offrir !
La visite du désert peut idéalement se faire à VTT ou à pied ... Nous n' avions personnellement pas opté pour le parcourir à vélos .
Nous nous contentions donc de quelques jolies balades ayant pour points de départ, différents espaces répartis dans le Parc .
Le sol, constitué d' argile recouvert de petits cristaux géologique semblait bien sec . Quelques végétaux cependant s' y développaient,
tel du thym dont les arômes se dégageaient sous nos pieds, lorsque nous les foulions . Mais les sols étaient aussi parfois étonnamment
verts, couverts de champs cultivés que permettait un arrosage artificiel .
Nous nous rendions sur le plateau du Cabezo de las Cortinas, un observatoire idéal pour découvrir les immenses étendues ravinées
de la Bardena Baja . Au sommet de ce plateau, se développait un étonnant verger constitué d' amandiers .
Nous ne pouvions pas stationner au pied du Castildetierra . La tolérance accordée aux CC, il y a encore quelques années, semblait ne plus aujourd' hui s' appliquer . Alors que nous le questionnions, un garde nous a gentiment indiqué qu' il n' était pas possible de passer la nuit dans
l' espace du parc naturel qu' il convient de quitter au-delà de 20 heures . Comme beaucoup d' autres, nous nous repliions sur le parking de la Virgen del Yugo, un peu plus au nord . Nous y passions une nuit bien tranquille .
La piste menant dans le parc, depuis le monastère del Yugo ne présentait pas beaucoup d' intérêt .
Elle menait à un barrage artificiel : Embalse del Ferial ... sans intérêt ! Aïe, il commençait à pleuvoir !
Nous abordions cette fois la partie du désert déjà parcouru la veille, par la piste située au Sud, non loin de Arguedas .
A peine nous étions nous engagés sur la piste, que les décors nous livraient des paysages assez magiques !!!
Nous avions prévu aujourd' hui , faire une grande randonnée à travers les Bardenas . Il s' était arrêté de pleuvoir et le ciel semblait vouloir
s' éclaircir . Confiants, nous nous engagions dans ces montagnes d' argile orange, typiquement érodées . Sur le parcours, quelques gouttes
ne réussissaient pas à stopper notre progression .
Puis, le ciel se chargeait de nouveau ; au loin, le tonnerre retentissait ... çà devenait inquiétant : l' orage n' était pas loin !
Dès les premières gouttes tombées sur le sol, le sentier d' argile friable s' était transformé presqu' instantanément en boue épaisse, favorisant
les glissades et les dérapages . Rapidement, un "bon kilo" de boue alourdissait chacune de nos chaussures ... Deux kilos à chaque foulée, c' était près de 120 kilos qu' il nous fallait soulever pour n' effectuer qu' une centaine de mètres . Heureusement, un escalier en parfait état nous permettait d' atteindre une cabane de berger, sous laquelle nous nous mettions à l' abri des grêlons qui s' étaient désormais mis à tomber .
Nous étions trempés de la tête aux pieds ... et il faisait froid ! Au bout de 45 min, je décidais d' aller chercher seul le fourgon et de venir
récupérer le reste de la famille sur le petit parking desservant la cabane de berger où nous avions trouvé refuge .
Dès les premiers mètres, je chutais sur le sol de cette gigantesque patinoire impraticable et dangereuse ; j' étais couvert de boue, puis rapidement rincé par une pluie soutenue qui n' avait pas cessé de s' abattre .
Rapidement, je visualisais notre fourgon, mais les barrancos (canyons), creusés successivement par le soleil, la pluie et le vent, s' étaient
chargés de torrents de boue, créant autant d' obstacles à ma progression . Ils me contraignaient à effectuer divers détours : si bien qu' à
force de tourner dans ces labyrinthes d' argile, je craignais un peu de m' y perdre . Arrivé au fourgon, j' étais trempé, frigorifié et maculé
de boue ... Heureux cependant d' avoir rempli une mission qui s' était révélée plus périlleuse qu' escomptée .
Pour rejoindre la cabane, j' empruntais une piste réservée aux seuls VTT ... Il s' était enfin arrêté de pleuvoir . Le fourgon glissait, s' enfonçait
dans un trou, penchait de près de 45° ; il reposait sur le dessous de la caisse . L' affaire semblait très mal engagée : plus aucune manœuvre
ne semblait pouvoir être possible pour que nous puissions le dégager de là .
Je tentais de le lever à l' aide du cric, faisant reposer ce dernier sur des pierres ... Le cric ne levait plus, "grippé" par la boue .
Galère ... Grosse galère !!!
Nous devions notre salut à deux "vététistes" espagnols, sensibilisés par le désarroi d' une famille de touristes français un peu inconsciente .
Ils nous faisaient comprendre qu' ils retournaient chercher leur véhicule afin de nous sortir de là . Une demi-heure plus tard, ceux-ci étaient effectivement de retour, manquant presque de s' enliser à leur tour .
La deuxième tentative de sauvetage avait été la bonne : heureusement que nous possédions de solides cordes d' alpinisme, utilisées pour
nous assurer lorsque nous parcourons les Via Ferrata . Merci, Grand Merci messieurs ; sans vous, nous y serions peut-être encore !
Soulagés, nous regagnions la piste carrossable que nous n' aurions jamais dû quitter . Nous profitions encore de quelques jolies vues sur la Blanca Baja, une zone assez emblématique des Bardenas .
Après la partie Nord des Bardenas, nous envisagions visiter celle du Sud : la Plana de la Negra .
Une piste carrossable permettait d' aller découvrir certains de ses aspects, différents parait-il de ceux de la partie Nord, précédemment visitée . Nous nous y engagions . La piste était meuble, il ne pleuvait désormais plus, mais la pluie s' y étant abattue avait complètement saturé les sols
en eau . Cela dérapait, cela patinait, la piste était très étroite, bordée d' un léger ravin à droite
et d' une étendue d' eau en contrebas à droite . Cela devenait vraiment délicat ! Notre fourgon s' immobilisait ; nous opérions une marche avant, une marche arrière sans que rien n' y fasse . Une épaisse couche de boue collait aux pneus . Deuxième grosse galère de la journée ...
Et ici, il n' y avait absolument personne susceptible de nous venir en aide ! Nous étions cette fois sauvés par nos chaînes à neige qui ne quittent jamais le coffre de notre fourgon . Leur mise en place dans la boue se révélait cependant assez laborieuse . J' étais à nouveau couvert de boue . Malgré la mise en place des chaînes, nous avions pas mal de mal à progresser ; çà dérapait encore pas mal . Aussi, décidons-nous de rester là, pour la nuit après que nous ayons atteints une petite zone herbeuse . Nous n' avions plus envie de poursuivre cette piste ; pas plus que nous
n' avions envie de faire demi-tour ... Nous convenions de patienter jusqu' au lendemain, espérant que la partie particulièrement délicate que
nous venions de franchir, parvienne à sécher durant la nuit .
Nous avions passé une mauvaise nuit ... La pluie n' avait jamais cessé de marteler la carrosserie de notre fourgon !
Perturbant mon sommeil, elle avait fait naître de profondes angoisses : je redoutais à nouveau cette piste, j' imaginais déjà le fourgon
couché dans cette mare en contrebas ...
Au matin, la pluie avait enfin cessé . Nous patientions encore quelques instants, retardant le moment où il nous faudrait à nouveau prendre
le volant . Tant pis pour cette piste traversant la Plana de la Negra . Notre objectif était désormais de rejoindre le salvateur bitume, de la route toute proche . Alors qu' il recommençait à pleuvoir, il nous fallait oser la sortie ... Aller tout droit, toujours équipé de nos chaînes, ne surtout
pas s' arrêter et croiser les doigts . Chez chacun d' entre nous, la tension était palpable ... Et c' était passé !!!
Nous éprouvions tous, un très, très gros soulagement !!! Nous pouvions lire les sourires sur le visage de chacun d' entre nous .
La piste menant au sanctuaire de Sancho Abarca était derrière nous ...Nous l' envisagerions une autre fois peut être ?!
Vous avez apprécié ces fantastiques décors ?! Retrouvez d' autres images, ainsi que de nombreuses informations sur cette fantastique destination, sur l' excellent site de Fred Moncoqut : le site non officiel du désert des Bardenas Reales qui n'en demeure pas moins le plus complet et le plus attrayant que l'on puisse trouver sur le web .
-----> Cliquez sur la bannière
pour en atteindre le site .
Puisque nous ne pouvions raisonnablement plus randonner dans les Bardenas,
nous envisagions alors de faire la Via Ferrata de Cubillo os fils , située à Riglos .
Hélas, il pleuvait : il n' était dès lors pas raisonnable de s' y engager .
Nous poursuivions alors notre route jusqu' à atteindre ce merveilleux
château-abbaye de Loarre . Il est réputé être le plus important château
d' Espagne . Il s' agit d' une impressionnante forteresse romane dont nous
jugions la visite plutôt très intéressante .
La visite de la ville de Huesca était en revanche très décevante !
Peut-être n' avions nous pas pris le temps de l' apprécier .
Ci-contre, image de sa cathédrale .
Tout proche, nous nous rendions à l' énigmatique village fantôme de Castillo-Monesterio de Monte Aragon .
Beaucoup plus joli vu de loin, que sa visite en elle-même ne l' était : tout y était laissé dans un triste état d' abandon .
Nous empruntions en direction de l' Ermita de la Virgen de Fabana,
une petite route en impasse . Nous pénétrions alors dans le parc
naturel de la Sierra de Guara .
Au bout de celle-ci, se trouvait un lac artificiel auprès duquel
nous passions la nuit .
Réveillé tôt, j' entreprenais seul, une balade matinale le long des berges du lac ... J' y bénéficiais d' une totale sérénité .
De retour au fourgon, je m' étonnais de trouver l' ensemble de son équipage réveillé : peu après mon départ, le garde du parc
avait effectivement toqué à la porte de notre fourgon, leur signifiant qu' il était ici, formellement interdit de bivouaquer .
Il était en droit de nous verbaliser (avait-il fait comprendre) ; mais nous adressait juste ce simple avertissement !
Merci Monsieur le garde !
Au programme de la journée, deux Via Ferrata avaient été programmées . Il faisait beau ce matin, elles pouvaient de ce fait, être raisonnablement envisagées . Pour effectuer la première de celle-ci, nous regagnions le village de Rodellar, toujours situé dans la
Sierra de Guara . Nous nous y garions sur un parking, où le bivouac semblait (à cette période de l' année) tout à fait possible .
Royaume des grimpeurs, y stationnaient de nombreux fourgons et CC de passionnés, venus ici pratiquer leur activité favorite .
La Via Ferrata Espolon de la Virgen se mérite . Pour y accéder, il nous fallait traverser à quatre reprises un torrent dont l' eau
était glacée ; de l' eau qui atteignait parfois le haut de nos cuisses . Nous effectuions tous une première traversée . J' étais le
seul en revanche, à en oser les trois autres, et donc le seul à atteindre le départ de cette Via ayant pour cadre un si joli décor .
Le récit complet de ce parcours figure ICI .
La départ de la seconde Via Ferrata envisagée aujourd' hui : la Penas Juntas, se situait non loin de là, à Bierge .
Nous n' en trouvions hélas pas le départ . Pour s' y rendre, il semble falloir emprunter une piste plus ou moins carrossable qui se divise et se subdivise sans qu' aucune mention n' indique la présence de la Via ... et les pistes, çà suffisait jusque là : elles ne nous avaient pas trop réussies jusqu' alors ! Dommage ...
Alquézar est un adorable village dominant les eaux du Rio Véro, pour lequel, une rénovation de qualité a été effectué .
Dominé par la collégiale Santa Maria, il demeure pittoresque et a beaucoup de cachet . Il n' est alors pas étonnant de le voir fréquenté
par de très nombreux visiteurs .
Proche de la collégiale Santa Maria, un accès permet d' atteindre les gorges du Rio Véro, un sanctuaire du canyoning .
Depuis celui-ci, débute une bien belle balade . Équipé de nombreuses passerelles spécialement aménagées pour la promenade,
un parcours encaissé suit le cours de la rivière, en en dominant les eaux de quelques mètres à peine .
La cassette de nos WC était pleine .
Nous devions envisagé pour ce soir, une nouvelle étape au camping .
Celui d' Alquézar ne nous a pas spécialement laissé pas un souvenir
inoubliable : nous jugions l' état de ses sanitaires douteux, les douches
y étaient froides, il ne disposait pas d' équipements spécifiques
concernant les services liés aux CC ...
Parce qu' il s' agissait du week-end de Pâques, et bien que le camping
soit vide, le tarif "Très Haute Saison" nous avait par ailleurs été appliqué .
Nous suivions la route longeant la vallée du Rio Véro . Nous y effectuions une belle promenade nous ayant menés vers une des grottes dans lesquelles ont été découvertes, de nombreuses manifestations de l' art rupestre .
Puis, nous faisions à nouveau, une sympathique promenade dans le petit village de Lécina .
Nous quittions désormais, définitivement la Sierra de Guara . La pluie était à nouveau annoncée dès la journée du lendemain .
Nous reprenions la route qui nous ramenait vers la France . Nous empruntions notamment, la spectaculaire route du canyon
de Vellos, situé dans le parc national d' Ordesa .
Nous faisions côté espagnol, une ultime balade du côté du Mont Perdu (Parc d' Ordesa) .
Nous débouchions en France après avoir emprunté l' étroit tunnel de Biesla .
De ce côté-ci des Pyrénées (exposé au Nord), la couche neigeuse était beaucoup plus importante qu' elle ne l' était côté espagnol .
Nous faisions une agréable escale à Toulouse où nous retrouvions des membres de notre famille .
Puis sur le retour, nous nous déroutions vers Leucate où se déroulait le Mondial du Vent ... Pétole ce jour là, toutes les épreuves
avaient été annulées ! Globalement, nous n' avions pas été spécialement gâtés par les conditions météo et les éléments au cours
de ces quelques jours de vacances ! Nous marquions une dernière étape près d' Orange, toujours en famille, avant que nous ne rentrions tardivement à la maison . Nous étions le 15 Avril, ces vacances ibériques s' étaient ainsi terminées .
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